четверг, 8 января 2015 г.

0,1 % POUR LA PLANÈTE : 6. SPIRALES


6. LES SPIRALES :
COURSE À LA DÉMENCE OU LENTE ASCENTION
VERS LA CONSCIENCE ? (07.01.2015)

(Suscité par le massacre de « Charlie-Hebdo »)

L'instant est crucial. Les provocations se multiplient. La spirale presque à pic vers l'abîme de la barbarie et de la démence s'accélère. Les spirales presque aussi abruptes de la violence et de la vengeance, de l'œil pour œil, de la chasse aux sorcières et aux boucs émissaires vont-elles prendre la relève ? le font-elles déjà ? Les armes d'extermination aveugle vont-elles « parler » et transformer la planète en no man's land inhabitable ? La pénible ascention des humains vers une prise en conscience de leur destin commun et de leur mission cosmique, à peine commencée, va-t-elle être remise au placard ? Alors c'en est fini de notre humanité, sur notre Terre, dans notre Galaxie...

Que faut-il faire ? D'abord garder son sang-froid, garder sa raison, ne pas user de moyens indignes de nos fins, ne pas se tromper d'adversaire. Ensuite, user de tous les moyens pacifiques disponibles : diplomatie, sanctions économiques etc. Et surtout ne pas céder aux sirènes de          l'« efficacité » telles que l'entendent les militaires. Une guerre contre la barbarie ne peut pas recourir à des moyens barbares sans devenir une guerre entre barbares, son but n'est pas de couvrir les territoires              « libérés » de monceaux de cadavres pestilentiels et de ruines fumantes radioactives, mais de conquérir les cœurs, les esprits et les âmes de ceux que l'ignorance, la misère ou la peur poussent dans les derniers retranchements de la folie meurtrière.

L'arme la plus efficace contre la barbarie, c'est l'aide (avant tout alimentaire et médicale), le soutien, la générosité, le partage, la protection, l'asile, la compréhension, le don de soi, l'amitié, l'amour... En un mot: l'altruisme. Non la peur, non la méfiance, non l'égoïsme national ou autre... Non les bombardements tels ceux, jadis, du Havre, de Dresde, de Tokyo, d'Hiroshima... Ou plus récemment de Grozny et de Gaza...

L'arme qui vient en second, c'est l'éducation, l'instruction, l'initiation à la culture, à la science, aux arts... C'est l'information exacte, non l'intox. C'est la desintoxification des esprits déformés par la propagande, par diverses sectes et mouvements prosélytiques, par tout ce que les humains assimilent héréditairement durant l'enfance et l'adolescence de dangereux, de faux, d'immoral alors qu'ils n'ont pas développé d'esprit critique... Un immense champ d'action pour les enseignants, les psychologues, les animateurs, la société civile, les ONG.

Et la seule arme décisive, mais ô combien difficile et longue à créer et à manier, est celle que ce blog contribuera peut-être à développer et instaurer, si les fauteurs de guerre nous en laissent le temps : la conscience planétaire. (Cf. pages précédentes.)

0,1 % POUR LA PLANÈTE : 5. ÉTHIQUES


5. Ébauches d'une éthique planétaire


Mes principes fondamentaux vis-à-vis de moi-même

0. Grain de poussière pensante minuscule, conscient d’exister un ridicule instant sur une planète minable perdue dans un univers immense et de pouvoir utiliser cet instant infime pour embrasser de mon regard myope cet univers infini [46,6 milliards d’années-lumière: à multiplier par 10 000 milliards pour obtenir les kilomètres!], de me l’approprier au moyen d’une pensée affutée mais vascillante et de contribuer peut-être par là à ajouter un postillon de spiritualité à notre univers chaotique,

1. Je me réjouis des privilèges rarissime que j’ai:
         • de vivre sur la Terre en compagnie de sept milliards d’autres poussières humaines comme moi : aucun autre conglomérat d’êtres pensants et aucune autre terre habitée par des êtres pensants n’ont encore été détectés dans l’univers ;
         • de pouvoir percevoir, connaître et admirer, avec les humains, grâce à eux et pour eux, cet univers mystérieux et glacial parsemé de milliards d’incandescences aveuglantes et brûlantes et de béances invisibles et voraces; cette Terre splendide de mers et océans, de plaines et de montagnes, de forets, de déserts et de banquises ; et cette humanité aimante, généreuse, intelligente, créatrice, de cultivateurs, travailleurs, ouvriers, ingénieurs, commerçants, artisans, artistes, musiciens, chercheurs, médecins, penseurs et autre acteurs indispensables de l’aventure humaine ; 
         • de m’interroger sur les insolubles questions « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? »


2. Mais je suis également horrifié par les contraintes de la condition humaine, la brièveté de la vie, l’imperfection de cette humanité, dont je suis membre et qui n’a pas encore appris à distinguer le bien du mal :
         • qui n'a pas appris à se départager la Terre et les biens qu’elle nous dispense et à cesser de s’entr’exterminer pour se les approprier ou, pire, pour s’approprier une domination criminelle sur ceux qui ne pensent pas comme nous ou qui nous gênent — d’où les guerres fratricides, les massacres, les crimes et exactions horribles dont le chapelet interminable constitue 99 % de l’histoire humaine et n’est pas près de s’interrompre ;
         • qui n'a pas appris à protéger la Terre des effets désastreux de nos incuries, vandalismes et autres actes déraisonnables — d’où le réchauffement climatique, la pollution des airs, des eaux et des terres ; la destruction de la diversité biologique ; les déclenchements accidentels de catastrophes environnementales ; les épidémies d’infеctions inopinées sorties des laboratoires bactériologiques ;
         • qui n'a pas appris à surmonter sa bêtise, ses ignorances, ses préjugés, ses superstitions, ses égoïsmes, ses intolérences, ses haines et ses démences ;

et qui, bon gré mal gré, conduit l’humanité (le seul paradis de vie et pensée consciente, de culture et d’art, de bonté, générosité et amour que nous connaissions — en dépit des tares et carences qui le transforment en enfer) à sa dégradation et à sa disparition totales et irrémédiables, subites ou graduelles, mais imminentes — d’ici quelques décennies tout au plus.

3. Coincé comme je le suis entre mes privilèges et mes contraintes et obligé de choisir entre mes allégeances morales et matérielles envers moi-même, ma famille, mon éthnie, ma région, ma religion, mon pays, leurs lois et coutumes, ma culture, mes convictions, l’avenir de l’ensemble de l’humanité ; obligé de prendre position sur les problèmes auxquels chacune de ces entités doit faire face et sur la façon dont elle leur fait réellement face ; faute d’avoir trouvé de religion, de philosophie, de doctrine toute faite qui « marche », dont je puisse affirmer qu’elle répond à toutes mes interrogations et est susceptible de convaincre et pacifier tout le monde, et faute de vouloir adhérer aveuglément à une des centaines de doctrines existantes qu’on me recommande, mais dans lesquelles je ne me reconnais pas, je suis placé devant la nécessité :

Parties visible et cachée de la conscience humaine

         a) de décider a priori, en me basant sur mon expérience antérieure, mes opinions et savoirs actuels et, bien entendu, sur les inclinations, penchants, capacités, talents et/ou vocations que je possède et dont j’ai conscience :
         • quelles règles morales de comportement je me sens obligé de m’imposer à moi-même en toutes circonstances pour être en paix avec ma conscience et mériter le respect des gens que je respecte et admire ; et
         •   quelles règles morales de comportement j’aimerais que s’imposent à eux-mêmes tous mes compatriotes terriens, les enfants de la Terre et du Soleil, pour que je vive en paix avec eux, sans les craindre, sans les haïr, en les respectant, en les aimant et en œuvrant de concert avec eux pour sauver notre belle planète du terrible sort auquel, dans notre inconscience, notre égoïsme, notre ignorance, nous sommes sur le point de la condamner ; pour apprendre à transformer les brefs instants de nos vies en ce lieu fantastique en instants de création, d’amour, d’émerveillement, de bonheur et d’extase et à quitter ce bercail, ce berceau sans lancer d’imprécations à ceux qui les auraient transformés en d’interminables et insupportables tortures...
(inachevé)



Ma conscience planétaire
(d'après EM LaM II, p. 2378-2379, 2382)

NB. Ceci n'est qu'un exemple avant tout stylistique. La substance est en grande partie pure conjecture.

1. J’ai conscience de l’identité humaine commune que je partage avec tous les humains de la planète malgré et à travers toutes les diversités d’individualité, de culture, de langue, de race etc.

2. J’ai conscience de la communauté de destin/d’origine/de perdition de la Terre qui ne nie pas les solidarités autres que planétaires et ne tend nullement à me déraciner hors de ma culture mais lie, y compris dans ma vie quotidienne, mon destin humain à celui de la planète et des autres humains et organismes vivants qui l'habitent.



3. J'ai conscience que notre condition terrienne dépend de notre relation écologique vitale avec la biosphère. La Terre est une totalité complexe physique-biologique-anthropologique : la Vie est une émergence de l’histoire de la Terre et l’homme une émergence de l’histoire de la vie. L'être humain, à la fois naturel et culturel-pensant-conscient, doit se ressourcer dans la nature vivante et physique. Et, partant, la cultiver, la ressourcer et la protéger.

4. J’ai conscience que les relations entre humains se fondent sur la solidarité et la compréhension et sont ravagées par les incompréhensions. Je dois donc m’éduquer à la solidarité et à la compréhension non seulement avec mes proches et voisins, mais aussi avec les étrangers et lointains de notre planète. Et veiller à notre développement psychique, moral et spirituel à tous.

5. J'ai conscience que la Terre pourrait être la seule planète habitée du monde et, partant, sa seule source de vie et d'esprit. Sachant que l'humanité, pas plus que le Système solaire, n'est éternelle, j'ai conscience qu'elle devra un jour, si elle survit, migrer, ou disparaître, à moins qu'elle ne découvre un moyen inédit de transmettre le flambeau de la conscience à un autre univers. D'autant plus tragique pour le monde serait sa destruction anticipée par des conflits intestins.

6. J'ai conscience que la planète exige d'être gouvernée de façon pondérée et réfléchie, d'une part, à partir de deux pôles interactifs : la base démocratique, source d'initiatives et d'idées, et la cîme aristocratique, composée de séniors émérites, source de sagesse et d'expérience ; et d'autre part, en coordination symbiotique avec la faculté éco-organisatrice de la nature.

7. J’ai conscience de mon civisme planétaire, c’est-à-dire de la priorité de ma qualité de citoyen de la Terre par rapport à mes autres allégeances, j'ai conscience de ma responsabilité et de ma solidarité vis-à-vis de tous les autres enfants de la Terre ; ce qui ne m'interdit pas d'être soldaire de ma région, de mon pays, de mon éthnie...

8. J’ai conscience de devoir transmettre l’éthique de la responsabilité et de la solidarité aux générations futures via mes descendants et ceux des autres humains. J’ai donc besoin d’une conscience visant haut et loin dans l’espace et le temps.

9. J'ai conscience de la nécessité, pour que l'humanité puisse s'accomplir et se civiliser, de surmonter l'immaturité des États-nations, des esprits et des consciences pollués par la barbarie et la démence générique. J'ai donc besoin d'une conscience purifiée et hypersensible aux risques de dérives nationales, éthniques, religieuses...


 Mes libertés et mes contraintes
de citoyen du monde

1. Je suis héritier d’un patrimoine biologique et génétique, mais aussi physique, voire cosmique, reçu de mes parents et aïeux, mais remontant aux origines de l’espèce humaine, aux origines du monde animal, aux origines de la vie terrestre, aux origines de la Terre, du Système solaire, de notre Galaxie et de notre Univers. Il fait partie de mon être et je n'en veux pas changer même si je le pouvais.

2. Il n’a pas dépendu de moi de choisir ma planète, les lieu et temps de mon émergence au monde, et je n’y puis rien changer, mais il dépend de moi ou de les assumer, ou de les subir, voire de les ignorer.

3. Je suis héritier d’un patrimoine écologique, géographique, climatique, atmosphérique, océanique, géologique, d'un patrimoine zoologique, végétal, bactériel et viral, d'un patrimoine local, régional, zonal, continental et planétaire, d'un patrimoine agricole ou industriel, rural ou urbain, qui me sert de milieu naturel et me permet de vivre, mais que je partage avec d'autres Terriens.

4. Il n’a pas dépendu de moi de choisir mon patrimoine géographique et écologique, mais il dépend partiellement de moi de m'en féliciter ou de m'en plaindre, d’en changer en migrant ou de l'améliorer pour y résider, de le sauvegarder s'il m'enchante — là où je suis et là où je vais. Mais honte à moi si je le dégrade volontairement, voire involontairement, par ignorance ou indifférence.

5. Je dispose d’un corps vulnérable et mortel, doué de capacités physiques, mais aussi de besoins vitaux et de désirs — voire de tares congénitales, réparables ou non —, d'un corps susceptible de souffrir, qu’il m’est loisible de soigner, entraîner, développer au prix d’un travail opiniâtre, ou de laisser se dégrader naturellement.

6. Il n’a pas dépendu de moi de choisir mon patrimoine physiologique, biologique et génétique et je n’y puis presque rien changer, l’usage que j’en fais dépend pour beaucoup des conditionnements dont j'ai hérité ou que j'ai subis alors que mon esprit ne s’était pas encore consolidé, il dépend aussi des circonstances et aléas favorables et défavorables de mon existence. Cependant, j'ai partiellement le pouvoir d'en développer des aspects positifs et d'en neutraliser des aspects négatifs. Mais honte à moi, si je le fais au prix de la souffrance d'autrui.

7. Je dispose d’un cerveau/esprit lucide et faillible, doué de capacités mentales illimitées mais négligées, d’une conscience affective et morale, d’une conscience cognitive et rationnelle, d’une intuition et d'une intelligence, toutes susceptibles de faillir et de souffrir, et je dispose de dons et talents artistiques qu’il m’est loisible, au prix d’un travail opiniâtre, de soigner, entraîner, développer, ou de laisser se dégrader naturellement. Mais honte à moi si je les utilise au détriment de mes semblables.

8. Je suis héritier d’un patrimoine linguistique, d’une culture, d’une religion, de convictions, de stéréotypes de comportement, de savoirs et d’acquis qu’on m’a inculqués dans mon enfance et ma jeunesse sans que les aies choisis, sans parfois que je m'en rende compte, dont je suis mauvais juge et qui me servent de principaux moyens de communication et d’action dans mon milieu naturel et social. Libre à moi, lorsque c'est possible, si j'en ai conscience et si j'en suis capable, d'en accepter, d'en remettre en question ou d'en rejeter des éléments selon qu'ils me paraissent vrais ou faux, bons ou mauvais. Mais malheur à moi si je les rejette ou les accepte en bloc, ou si je cherche délibérément à combattre les bons et les vrais et à promouvoir les mauvais et les faux.

9. Il n’a pas dépendu de moi de choisir mon patrimoine linguistique, mais il a dépendu en partie de moi de l’étendre à plusieurs langues et de l’enrichir — facilement dès l’enfance et plus difficilement à l’âge adulte. Il n’a pas dépendu de moi de choisir mon patrimoine culturel initial, mais à partir de la naissance en moi d’un esprit critique et jusqu’à l’extinction en moi du feu sacré, je puis en changer ou l’enrichir — grâce à l’éducation et à l’autodidaxie, grâce également à une intériorisation des entités culturelles anciennes et/ou nouvelles qui me manquent encore et au moyen d’une introspection permanente impitoyable de mes normes, paradigmes, jugements et stéréotypes culturels, religieux, politiques, philosophiques, cognitifs, comportementaux assimilés antérieurement de façon acritique

10. Je suis héritier d'une condition (et partant d'un conditionnement) materielle, sociale et politique en tant que membre de nombreux groupes sociaux, depuis ma famille, mon clan et ma tribu, en passant par ma caste, ma classe et jusqu'à mon ethnie et ma nation ; je suis héritier aussi d'une religion, membre d'une congrégation, autres conditions acquises, sauf accident, du fait de ma naissance ; adolescent, je reçois une éducation, adulte, j'hérite d'une profession, je deviens membre d'un corps de métier, etc. et j'hérite en même temps de traditions, de croyances et de savoirs qui s'y rattachent... (Il n'est plus possible à partir d'ici de suivre ou d'embrasser du regard toutes les voies que le JE collectif ici figuré est susceptible d'emprunter et qui feront de lui un paria ou un multimilliardaire, un rebelle ou un prix Nobel. Parce que cet héritage-là relève déjà à 99 % de la complexité et du chaos de la condition humaine...) Quoi qu'il en soit...

11. Il n’a pas dépendu de moi de choisir, en naissant, les conditions initiales (matérielles, sociales, politiques ; la classe, caste, congrégation, corporation, nation, famille, le clan etc.) dont je suis héritier du seul fait de ma naissance. Mais malheur à moi si je n'ai pas la liberté d'accepter ou de rejeter partiellement ou totalement cet héritage, d'en assumer ou d'en subir délibérément les contraintes et les conséquences.

12. Malgré les contraintes découlant du fait même de ma qualité d'être humain, je suis né libre d'être libre ou de ne l'être pas. Libre de mes opinions, de mes actes et de mes choix, lorsqu'ils visent à promouvoir les mêmes libertés pour autrui. Mais contraint à les condamner, lorsqu'ils visent à lui imposer la contrainte.

Photos empruntées au diaporama anonyme « Bleue Beauté »



Pieter Bruegel l'Aîné. La Tour de Babel (1563)


Mes devoirs vis-à-vis de mes semblables
(mon dodécalogue)

1. Je ne tuerai pas, n’exécuterai pas, ne mettrai pas à mort ; je ne ferai ni ne laisserai mourir de faim, de soif, de maladie, dе blessures et mauvais traitements.

2. Je ne torturerai pas ; je n’infligerai ni blessures, ni mauvais traitement cruel, inhumain ou dégradant.

3. Je ne violerai pas. Je n’abuserai en aucune façon du corps d'autrui.

4. Je ne réduirai pas à l’esclavage et à la servitude, ni n’exploiterai sans juste compensation le travail d’autrui.

5. Je ne m’approprierai sous aucune forme et en aucune façon les biens appartenant de droit à autrui, individu ou collectif.

6. Je ne calomnierai pas ; je n’injurierai pas ;  je ne porterai atteinte à l’honneur, l’intégrité et la dignité de personne ; je m’abstiendrai de dénigrer sans preuve ou de dénoncer et condamner sans certitude ; je me tairai s’il le faut pour ne pas blesser ni trahir.

7. Je ne mentirai pas, je ne tromperai pas ; je confesserai et réparerai mes propres torts, erreurs et manquements.

8. Je défendrai, soutiendrai, conforterai, rassurerai, secourrai, assisterai, soignerai, consolerai, aiderai de mon mieux :
         • les victimes de malheurs et adversités, de crimes, mauvais traitements, blessures, lésions ou maladies corporelles, les handicappés physiques et mentaux, les invalides,
         • les victimes de blessures morales et d’atteintes à leur dignité et à leur honneur de femmes, d’hommes, d’enfants, d’êtres humains, indépendamment des motifs et en premier lieu si les motifs sont idéologiques, racistes, xénonophobes, religiophobes, sexistes et prônent l’exclusion,
         • les victimes de calomnies et de persécutions injustes.

9. J’accueillerai sous mon toit quiconque me demandera asile.

10. Je respecterai les lois et les règles en vigueur là où je réside et où je suis actif, mais combattrai par tous les moyens légaux disponibles  et refuserai d’obéir à celles d’entre elles et à tous ordres qui m’obligeraient à enfreindre les principes que je me suis imposés.

11. Je condamnerai toute doctrine prônant des principes incompatibles avec ceux que j’énonce ici.

12. Aucune loi humaine ou divine, sauf la légitime défense de moi-même et de tiers agressés, ne m’obligera à enfreindre les cinq premières principes et approuver le recours à la force et à la violence dans les rapports entre humains.


Hiroshima, 6 août 1945

0,1 % POUR LA PLANÈTE : 4. ANTHOLOGIE


4. Ébauche d'une anthologie des Sources
relatives à la Conscience planétaire


Citations et Renvois

Abréviations

EM = Edgar Morin

ChÉ     [avec St. Hessel] Le Chemin de l'Espérance (2011)
CVTC  [avec P. Viveret] Comment vivre en temps de crise (2010)
EEP    [avec R. Motta et E.-R. Ciurana] Éduquer pour l'ère planétaire. La pensée complexe comme Méthode d'apprentissage dans l'erreur et l'incertitude humaines (2003).
LaM    La Méthode (2008) en 2 vol. (pagination continue) = Préface (2008) + LaM 1 (1977) + LaM 2 (1980) + LaM 3 (1986) [= I] + LaM 4 (1991) + LaM 5 (2001) + LaM 6 (2004) [= II]
LaV     La Voie. Pour l'avenir de l'humanité (2011).
MG     Ma gauche. Si j'étais président (2013)
PCM           Pour ou contre Marx [5 articles] (2010)
TBF    La tête bien faîte (1999)
TP       [avec A.B. Kern] Terre-Patrie (1993)
VA     Vers l'abîme? [cycle d'articles] (2007)

« Ma conviction profonde est que le futur n'est écrit nulle part ; il sera ce que nous ferons de lui »  Amin Maalouf (cité dans EM et al. EEP 2003, ch. III p. 82)

Etat des lieux

La Terre des humains

La Terre est une totalité complexe physique-biologique-anthropologique,  où la Vie est une émergence de l’histoire de la Terre et l’homme une émergence de l’histoire de la vie. (EM LaM, 2008 II p. 2378).

La Terre n'est pas la somme d'éléments disjoints: la planète physique, plus la biosphère, plus l'humanité, mais bien le rapport entre la Terre et l'humanité qui doit se concevoir elle-même comme une entité planétaire et biosphérique. (EM et al. EEP 2003, ch. III p. 84)

Cf. encore EM-Kern, Terre-Patrie, 1993, ch. 2, Carte d'identité...; EM PCM 2010, p. 100-101.

L'ère planétaire (= les Temps modernes des historiens)

L'ère planétaire commence avec la découverte [entre 1492 et 1543] que la Terre n'est qu'une planète et avec la mise en communication des diverses parties de cette planète.   — De la conquête des Amériques à la révolution copernicienne une planète a surgi et un cosmos [celui du géocentrisme antique] s'est effondré. (EM-Kern TP 1993, p. 16)

L'ère planétaire s'ouvre et se développe dans et par la violence, la destruction, l'esclavage, l'exploitation féroce des Amériques et de l'Afrique. (EM-Kern TP 1993, p. 18 ≈ EM et al. EEP 2003, ch. III p. 93)

Les périls et les crises

Les périls de l'ère planétaire. L'âge de fer planétaire.

Nous nous enfonçons dans un âge de fer planétaire. Les barbares, ennemis de l’humanité, sont aujourd’hui en activité éruptive; quand ils sont eux-mêmes en opposition, leur antagonisme contribue à accroître un manichéisme aveugle et haineux. Le capitalisme déchaîné d’aujourd’hui n’est pas la seule menace pour l’humanité: il y a les fanatismes déchaînés, les dictatures implacables, la possibilité de nouveaux totalitarismes, voire de guerres d’anéantissment. — L’issue catastrophique du cours des choses actuel est ainsi hautement probable». (EM La voie 2011, p. 44)

...en 1945, la bombe d'Hiroshima a fait entrer l'Âge de fer planétaire dans une phase damocléenne. (EM-Kern TP 1993, p. 31)

... la production des armes d'extermination massive se répand, se miniaturise, crée un danger de plus en plus lourd, d'autant que nous sommes entrés dans une pré-période de guerre de civilisation [...] où un groupe qui n'est pas localisé terrirorialement [...] rêve de faire exploser une bombe atomique artisanale pour dissoudre les cités de perdition et de mécréants. (EM-Viveret CVTC 2010, p. 22)

La barbarie qui vient du fond des temps, celle de la cruauté, de la haine,  et du mépris, cause de tant d'asservissements, massacres et génocides, menace à nouveau. La barbarie glacée de la technique, la barbarie déchaînée du profit n'ont toujours pas été entravées. (EM MG 2013, p. 22. Cf. EM PCM 2010, p.  92)

Cette nouvelle barbarie technique s'allie à toutes les barbaries anciennes. (EM PCM 2010 p. 93)

Le vaisseau spatial Terre est propulsé à une vitesse vertigineuse par les quatre moteurs incontrôlés science-technique-économie-profit. Cette course nous mène vers des périls croissants : turbulences critiques et crisiques d'une économie capitaliste déchaînée, dégradation de la biosphère qui est notre milieu vital, multplication des armes de destruction massive coïncidant avec les convulsions belliqueuses croissantes, tous ces périls s'entre-développant l'un l'autre. — Il faut concevoir les crises entremêlées et interdépendantes de l'économie, de la civilisation occidentale, des civilisations traditionnelles, qui se conjuguent dans une polycrise planétaire, laquelle est la crise de l'humanité qui n'arrive pas à accéder à l'humanité. [...] Une composante invisible de la polycrise est la crise de la pensée. (EM MG 2013, p. 12-13)

La crise écologique

La dégradation de la biosphère se poursuit, dénoncée depuis 1970 par le Club de Rome, alors qu'une conscience écologique met beaucoup de temps à se répandre. Le réchauffement climatique s'accompagne de la mise en péril de la vie océanique, la diminution de la biodiversité animale, l'accroissement des pollutions urbaines et celle de l'agriculture industrielle qui multiplie les pesticides, appauvrit les sols et souille les nappes phréatiques... (EM-Viveret CVTC 2010, p. 22-23)

Cf. encore EM-Kern TP 1993, p. 76-79

Les autres crises

Cf. EM La voie 2011, p. 28-44 La crise planétaire 28-57 (la crise de l'unification 28, les poly-crises 30 — économique 30, des sociétés traditionnelles 31, démographique, urbaine, des campagnes 32, politique, des religions et des laïcités 33 —, la crise du développement 33-41, de l'humanité 41-42...).

L'agonie

Cf. EM-Kern TP 1993, p. 72-115 (en partic. 108-115)

Bilan de la crise planétaire

Ne vivons-nous pas actuellement une lutte entre des forces de création et des forces de destruction, d'une part, les forces tournées vers une planétarisation de l'humanité et vers l'émergence d'une nouvelle identité de la citoyenneté terrestre, et, de l'autre, celles qui engendrent un processus de balkanisations et de destructions ? (EM EEP 2003, ch. I, p. 44)

L’Histoire arrive à son épuisement... parce que tout est à réinventer pour sauver l’humanité du risque d’anéantissement et parce que les conditions sont  désormais créées pour envisager le dépassement des pouvoirs absolus des États dans une formule confédérative où émergerait une société-monde.   (EM Éth 2004 = LaM II 2008, p. 2396).

Il ne suffit pas d’indiquer le besoin. Il faut qu’il soit possible de répondre à son appel... Mais il faut bien distinguer vraie et fausse impossibilité. La vraie découle de nos limites. La fausse découle du Tabou et de la Résignation. (EM LaM I 2008, p. 1196-1197)

Nous sommes sommés d'entreprendre un gigantesque effort de repensée qui puisse intégrer les innombrables connaissances, dispersées et compartimentées, pour considérer notre situation et notre devenir dans notre univers, sur notre planète, dans la biosphère, dans notre histoire... Tâche énorme mais indispensable, tout est à penser, tout est à repenser, tout est à refonder, tout est à réformer... (EM MG 2013, p. 11, 12).

...nous sommes dans une aventure commune à toute l'humanité et <l'issue> de cette aventure est inconnue (EM PCM 2010, p. 93)

Les tâches

L'humanité est en rodage. Y a-t-il possibilité de refouler la barbarie et vraiment civiliser les humains ? — Pourra-t-on poursuivre l'hominisation en humanisation ? — Sera-t-il possible de sauver l'humanité et l'accomplissant ? — Rien n'est assuré, y compris le pire. (EM LaM II 2008, p. 2208).

Ce trajet [celui qui a abouti à La Méthode] implique aussi le dessein de comprendre la condition humaine, facteur décisif en ce qui concerne les conditions de possibilités nécessaires pour sortir de la barbarie planétaire. (EM et al. EEP 2003, ch. I p. 37 n. 10).

...il y a la mission nouvelle, grandiose et terrifiante : endosser la multidimensionnalité des réalités anthropo-sociales et assurer le destin historique de l'humanité. (EM PCM 2010, p. 90)

...chercher la voie susceptible de sauver l'humanité des désastres qui la menacent (EM La Voie 2011 p. 15)

Aujourd'hui, la cause est sans équivoque, sublime : il s'agit de sauver l'humanité. (EM MG 2013, p. 327)

Alerte donc! Il est temps de sortir du somnambulisme. La situation exige une résistance qui préparerait une renaissance. Une régénération de la pensée, et singulièrement de la pensée politique, pourrait préparer un futur (EM MG 2013, p. 23)

Les refondations nécessaires

Cf. EM PCM 2010 Les refondations 94-105 (La réforme de pensée 95,  la refondation anthropologico-politique 96, la refondation anthropo-planétaire 100, l'anthropolitique 104)

Les finalités

Voici donc les finalités :
       • sauver la planète menacée par notre développement technique/économique et notre sous-développement moral et mental ;
       • réguler et contrôler les processus déchaînés ;
       • repenser, reformuler en termes adéquats le développement humain — et ici en respectant et en intégrant l'apport des cultures autres que la culture occidentale. Le développement qui ne s'inscrit pas dans la sauvegarde de la planète et dans la poursuite consciente de l'hominisation est insoutenable ;
       • repenser, instaurer, restaurer, régénérer la démocratie. (EM PCM 2010, p. 107-108, cf. 105-109)

Les moyens et les incertitudes

Les moyens existants. Fausse route ?

...la planète possède l'infrastructure nécessaire à la création d'une société planétaire grâce au vertigineux développement des technologies de communication.  (EM et al. EEP 2003, ch. III p. 123)

...nous sommes confrontés au paradoxe du possible-impossible : il est possible techniquement, aujourd'hui, de nourrir chacun, d'assurer une vie décente à tous, de réguler l'économie, de trouver des solutions à tous les problèmes matériels, de confédérer pacifiquement toutes les nations de la terre. Et pourtant ce réalisme est utopique. Et l'on trouve normal que l'on détruise les excédents agricoles européens alors que la famine frappe un quart de l'humanité. (EM PCM 2010, p. 86)

Il ne s'agit nullement de fournir un programme-catalogue, d'essayer de concevoir un « modèle de société » (qui ne pourrait qu'être statique dans un monde dynamique), voire de chercher quelque oxygène dans l'idée d'utopie. (EM MG 2013, p. 23)
[Exact, si on propose un programme, un modèle, une utopie statiques. En revanche, si le programme, le modèle de société, l'utopie — qui désignent, somme toute, des aspects de la même chose — sont des éléments d'une stratégie dynamique, c'est-à-dire modifiables au fur et à mesure de la progression, et ce collectivement et démocratiquement, si l'utopie n'est qu'un horizon indiquant la bonne direction, si le modèle est susceptible de s'adapter aux circonstances, à une conjoncture imprévisible changeante, alors c'est la seule façon possible d'avancer. EM oppose à cette fausse route la Voie vers une Métamorphose (infra) et ne remarque pas que cette Voie va dans le même sens et a elle-même besoin d'une direction. Mieux, elle forme avec la « fausse route » une boucle récursive parfaite.]

Les grandes difficultés : écologie de l'action, incertitude éthique

Ici il faut être conscient de ce que j'appelle « l'écologie de l'action » : une action échappe de plus en plus à la volonté et aux intentions de son initiateur, parce qu'elle entre dans les jeux d'inter-rétroactions qui sont ceux du milieu social ou politique. Les conséquences à long terme d'une action politique sont totalement imprévisibles.
         À cela il faut associer l'incertitude éthique. Si les moyens vils corrompent les finalités nobles, il peut arriver que des finalités viles se retournent contre leurs auteurs en vertu de l'écologie de l'action, comme il peut arriver que de nobles finalités soient captées comme moyens pour des finalités viles. (EM PCM 2010, p. 98-99)

Les voies multiples
         [EM distingue d'une part : la Voie globale de la mondialisation/démondialisation (voie d'une politique de l'humanité), la Voie européenne, la Voie nationale (MG 2013, p. 16) D'autre part : des voies réformatrices corrélatives, interactives, interdépendantes en matière de pensée politique, de pensée tout court, d'éducation, de politique tout court, d'économie, d'organisation sociale, de vie, d'éthique...(La voie 2011, p. 61). Et en outre : une multiplicité d'initiatives dispersées, à la base, dans toutes les sociétés civiles (= démocratie participative), qui convergeraient pour former la Voie et qu'il faut connaître, recenser, rassembler : réveil citoyen, universités populaires, recrutement des fonctionnaires compte tenu des valeurs morales du candidat etc. (La voie. p. 62, + MG 2013, p. 17-18). Pour les détails cf. les deux ouvrages cités, ainsi que Hessel-EM, ChÉ 2011, p. 17-61).]

La bonne Voie

Il nous faut élaborer une Voie, à la confluence de multiples voies réformatrices, et qui amènera progressivement la décomposition de la course folle et suicidaire à la croissance que nos politiques estiment réaliste. Pour cela il faut réapprendre à apprendre, il faut se rééduquer pour pouvoir éduquer. Ce sont des sine qua non. [Il s'agit, dans La Voie, le livre préfacé,] de fournir des éléments pour repenser ainsi que pour montrer la nécessité et la possibilité de changer de voie. (EM MG 2013, p. 23)
[Ce qui suppose qu'on sait où doit conduire cette Voie et qu'on a prévu des alternatives pour le cas où des circonstances imprévues nous feraient dévier de la bonne direction ou exigeraient au contraire qu'on en change. Bref, pour emprunter la bonne voie il faut disposer d'une feuille de route à voies multiples, « antagonistes » mais complémentaires, indiquant une direction générale sine qua non, mais proposant des itinéraires de toute sorte (notamment la « décomposition de la course à la croissance »).]

[...] La Voie ainsi formée conduirait à une nouvelle métamorphose de l'humanité : l'accession à une société monde d'un type absolument nouveau. (EM MG 2013 p. 23,)
[Cette société-monde est justement l'utopie dont il convient d'esquisser les contours dynamiques, en les corrigeant et précisant au fur et à mesure de la marche. La métamorphose ne se fera pas spontanément...]

Le grand moyen : instaurer une conscience planétaire

Cf. EM LaM II 2008 p. 1411 La préhistoire de l'esprit humain (« La conscience, l'intelligence, la pensée de ce qui se passe dans notre vie, dans la société, dans l'histoire, dans le monde arrivent toujours très tard » p. 1412.)

Ici: EM-Kern TP (1993) 68 ss.

La conscience planétaire serait « une réforme de pensée qui nous permett<rait> de concevoir toutes choses dans leur contexte et dans le tout planétaire, une définition de nos finalités terrestres. Il n’y a plus de salut garanti mais on peut énoncer un évangile de la perdition... » (EM-Kern TP 1993, p. 4 de la couverture)

La conscience planétaire  doit lier de façon inséparable l'unité et la diversité humaines. L'unité est le trésor de la diversité humaine, la diversité est le trésor de l'unité humaine. Elle doit reconnaître le droit des peuples et le droit des minorités. (EM MG 2013, p. 17)

[EM reconnaît l'existence d'un certain nombre d'ébauches de conscience planétaire, ayant un rapport avec : 1. la persistance d'une menace nucléaire globale, 2. la formation d'une conscience écologique planétaire, 3. l'entrée au monde du tiers monde, 4. le développement de la mondialisation civilisationnelle, 5. le développement de la mondialisation culturelle, 6. la formation d'un folklore planétaire, 7. la télé-participation planétaire, 8. la Terre vue de la Terre. Mais ne peut finalement pas retenir des remarques désabusées à leur sujet. (EM-Kern TP 1993, p. 34-43)]

Le pari, la stratégie et la reliance contre l'écologie de l'action

L'anthropolitique doit donc s'édifier sur la refondation anthropologique et sur une pensée planétaire laquelle doit partir d'un diagnotic tetralogique. Nous sommes à la fois
         • dans l'aventure inconnue,
         • dans la préhistoire de l'esprit humain,
         • dans l'âge de fer planétaire
         • dans l'agonie planétaire.
En situation d'incertitude et de complexité, le pari doit se substituer à l'évidence, et la stratégie — détermination en vue de la finalité d'une conduite qui peut se modifier selon les aléas rencontrés et les informations acquises — doit se substituer au programme — séquences d'actes fixé a priori et non modifiables.
Le pari et la stratégie ont vitalement besoin d'un plein exercice de la pensée rationnelle et, en même temps, d'un élan passionné pour les grandes finalités [...], d'une religion de la reliance. Seule une foi renouvelée — foi qui comporte le doute quant à ses possibilités de réaliser ses fins —, elle-même se nourrissant d'une grande espérance, peut donner de l'âme et de la volonté au grand pari fraternitaire dans et pour l'aventure inconnue. (EM PCM 2010, p. 104)

Les principes d'espérance ou raisons d'espérer

Six « principes d'espérance dans la désespérance » : 1. Le principe vital (« le vivre fait l'espérance qui fait vivre ») ; 2. Le principe de l'inconcevable (les grandes transformations sont impensables, imprévisibles) ; 3. Le principe de l'improbable (les revirements heureux sont improbables a priori) ; 4. Le principe de la taupe (les galeries souterraines du salut sont invisibles) ; 5. Le principe du sauvetage (« Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve » Hölderlin[1] ; 6. un principe anthropologique découlant du sous-emploi des potentialités du cerveau humain. (EM-Kern TP 1993, p. 216-217)

Cinq principes d'espérance. 1. Le surgissement de l'improbable... [exemples: Athènes tenant tête aux Perses ; congélation de l'armée allemande devant Moscou en 1941, contre-offensive de Joukov, Pearl-Harbor]  2. Les vertus génératrices/créatrices inhérentes à l'humanité... [aptitudes totipotentes des cellules souches à l'état dormant ou inhibé]  3. Les vertus de la crise...  4. ...les vertus du péril... [Hölderlin] 5.  L'aspiration (multi)millénaire de l'humanité à l'harmonie (EM MG 2013, p. 325-327, cf. La Voie 499-501)

La métamorphose [cf. supra La bonne Voie]

Quand un système est incapable de traiter ses problèmes vitaux, il se dégrade, se désintègre, ou bien se révèle capable de susciter un méta-système à même de traiter ses problèmes : il se métamorphose. [...] Le probable est la désintégration. —  L'improbable mais possible est la métamorphose. Exemples : chenille-chrysalide-papillon ; apparition des villes, États, classes, arts, empires etc., initiatives/innovations qui ont révolutionné le monde (Sakyamuni le Bouddha, Jésus, Paul de Tarse, Mahomet ; Christophe Colomb, Galilée, Bacon, Descartes)... (EM MG 2013, p. 321-322, cf. 322-325 ≈ La Voie 2011, p. 47, cf. 48-57)

Notre système planétaire est condamné à la mort ou à la métamorphose. Cette métamorphose ne peut advenir qu'au terme de multiples processus réformateurs-transformateurs qui se conjoindraient comme les rivières confluent pour former un fleuve puissant. Alors notre époque de changements serait le prélude d'un vrai changement d'époque. (Hessel-EM ChÉ, 2011, p. 11)

Il ne suffit plus de dénoncer. Il nous faut désormais énoncer. — Il ne suffit pas de rappeler l'urgence. Il faut aussi savoir commencer par définir les voies susceptibles de conduire à la Voie. Le message qui indique la Voie est en cours d'élaboration [...]. — L'origine est devant nous, disait Heidegger. La Metamorphose serait bel et bien une nouvelle origine. (EM MG 2013, p. 325 ≈ La Voie 2011, p. 57)
[Il est certes utile, mais insuffisant d'énoncer, répertorier et encourager les multiples voies, initiatives et processus spontanés susceptibles de se conjoindre et de frayer la Voie vers la Métamorphose. Il faut encore agir. Et avant tout, déterminer les azimuts, objectifs, finalités de cette Voie, identifier les obstacles et les adversaires auxquels, immancablement, elle se heurtera, élaborer une stratégie contre les embûches de l'écologie de l'action et tenir le pari d'une action en connaissance de cause maximale. Aucune de ces voies, initiatives et activités ne saurait faire, dès aujourd'hui, l'économie d'une campagne résolue de planétarisation de la conscience de l'humanité —campagne lancée dès 1948 par le premier citoyen du monde Garry Davis (1921-2013) [de 19 jours le cadet d'E. M. !] mais qui, hélas ! n'a pas encore abouti.]

(à compléter)



[1] »Wo aber Gefähr ist, wächst / Das Rettende auch.«  (Hölderlin, Patmos, 1803-1806)