4. Ébauche
d'une anthologie des
Sources
relatives
à la Conscience planétaire
Citations et Renvois
Abréviations
EM = Edgar Morin
ChÉ [avec St. Hessel] Le Chemin de l'Espérance (2011)
CVTC [avec P. Viveret]
Comment vivre en temps de crise (2010)
EEP [avec R. Motta et E.-R. Ciurana] Éduquer pour l'ère planétaire. La pensée
complexe comme Méthode d'apprentissage dans l'erreur et l'incertitude humaines (2003).
LaM La Méthode (2008) en
2 vol. (pagination continue) = Préface (2008) + LaM 1 (1977) + LaM 2 (1980) +
LaM 3 (1986) [= I] + LaM 4 (1991) + LaM 5 (2001) + LaM 6 (2004) [= II]
LaV La Voie. Pour
l'avenir de l'humanité (2011).
MG Ma gauche. Si
j'étais président (2013)
PCM Pour
ou contre Marx [5 articles] (2010)
TBF La tête bien faîte (1999)
TP [avec A.B.
Kern] Terre-Patrie (1993)
VA Vers
l'abîme? [cycle d'articles] (2007)
« Ma conviction
profonde est que le futur n'est écrit nulle part ; il sera ce que nous
ferons de lui » Amin Maalouf (cité dans EM et al. EEP 2003, ch. III p. 82)
Etat des
lieux
La Terre des humains
La Terre est une totalité complexe
physique-biologique-anthropologique,
où la Vie est une émergence de l’histoire de la Terre et l’homme une
émergence de l’histoire de la vie. (EM LaM, 2008 II p. 2378).
La Terre n'est pas la somme
d'éléments disjoints: la planète physique, plus la biosphère, plus l'humanité,
mais bien le rapport entre la Terre et l'humanité qui doit se concevoir
elle-même comme une entité planétaire et biosphérique. (EM et al. EEP 2003, ch. III p. 84)
Cf. encore EM-Kern, Terre-Patrie, 1993, ch. 2, Carte d'identité...; EM PCM 2010, p. 100-101.
L'ère planétaire (= les Temps modernes des historiens)
L'ère planétaire commence avec la découverte [entre 1492 et 1543] que la
Terre n'est qu'une planète et avec la mise en communication des diverses
parties de cette planète. —
De la conquête des Amériques à la révolution copernicienne une planète a surgi
et un cosmos [celui du géocentrisme antique] s'est effondré. (EM-Kern TP
1993, p. 16)
L'ère planétaire s'ouvre et
se développe dans et par la violence, la destruction, l'esclavage,
l'exploitation féroce des Amériques et de l'Afrique. (EM-Kern TP 1993, p. 18 ≈ EM et al. EEP 2003, ch. III p. 93)
Les
périls et les crises
Les périls de l'ère planétaire. L'âge de fer planétaire.
Nous nous enfonçons dans un âge de fer planétaire. Les barbares, ennemis
de l’humanité, sont aujourd’hui en activité éruptive; quand ils sont eux-mêmes
en opposition, leur antagonisme contribue à accroître un manichéisme aveugle et
haineux. Le capitalisme déchaîné d’aujourd’hui n’est pas la seule menace pour
l’humanité: il y a les fanatismes déchaînés, les dictatures implacables, la
possibilité de nouveaux totalitarismes, voire de guerres
d’anéantissment. — L’issue catastrophique du cours des choses actuel est
ainsi hautement probable». (EM La voie 2011, p. 44)
...en 1945, la bombe
d'Hiroshima a fait entrer l'Âge de fer planétaire dans une phase damocléenne.
(EM-Kern TP 1993, p. 31)
... la production des armes d'extermination massive se répand, se miniaturise,
crée un danger de plus en plus lourd, d'autant que nous sommes entrés dans une
pré-période de guerre de civilisation [...] où un groupe qui n'est pas localisé
terrirorialement [...] rêve de faire exploser une bombe atomique artisanale
pour dissoudre les cités de perdition et de mécréants. (EM-Viveret CVTC 2010, p. 22)
La barbarie qui vient du fond
des temps, celle de la cruauté, de la haine, et du mépris, cause de tant d'asservissements, massacres et
génocides, menace à nouveau. La barbarie glacée de la technique, la barbarie
déchaînée du profit n'ont toujours pas été entravées. (EM MG 2013, p. 22. Cf. EM PCM 2010, p.
92)
Cette nouvelle barbarie
technique s'allie à toutes les barbaries anciennes. (EM PCM 2010 p. 93)
Le vaisseau spatial Terre est
propulsé à une vitesse vertigineuse par les quatre moteurs incontrôlés
science-technique-économie-profit. Cette course nous mène vers des périls
croissants : turbulences critiques et crisiques d'une économie capitaliste
déchaînée, dégradation de la biosphère qui est notre milieu vital,
multplication des armes de destruction massive coïncidant avec les convulsions
belliqueuses croissantes, tous ces périls s'entre-développant l'un l'autre. —
Il faut concevoir les crises entremêlées et interdépendantes de l'économie, de
la civilisation occidentale, des civilisations traditionnelles, qui se
conjuguent dans une polycrise planétaire, laquelle est la crise de l'humanité
qui n'arrive pas à accéder à l'humanité. [...] Une composante invisible de la
polycrise est la crise de la pensée. (EM MG 2013, p. 12-13)
La crise écologique
La dégradation de la biosphère se poursuit, dénoncée depuis 1970 par le
Club de Rome, alors qu'une conscience écologique met beaucoup de temps à se
répandre. Le réchauffement climatique s'accompagne de la mise en péril de la
vie océanique, la diminution de la biodiversité animale, l'accroissement des
pollutions urbaines et celle de l'agriculture industrielle qui multiplie les
pesticides, appauvrit les sols et souille les nappes phréatiques... (EM-Viveret
CVTC 2010, p. 22-23)
Cf. encore EM-Kern TP 1993, p. 76-79
Les autres crises
Cf. EM La voie 2011, p. 28-44 La crise planétaire 28-57 (la crise de
l'unification 28, les poly-crises 30 — économique 30, des sociétés
traditionnelles 31, démographique, urbaine, des campagnes 32, politique, des
religions et des laïcités 33 —, la crise du développement 33-41, de l'humanité
41-42...).
L'agonie
Cf. EM-Kern TP 1993, p. 72-115 (en partic. 108-115)
Bilan de la crise planétaire
Ne vivons-nous pas actuellement
une lutte entre des forces de création et des forces de destruction, d'une
part, les forces tournées vers une planétarisation de l'humanité et vers
l'émergence d'une nouvelle identité de la citoyenneté terrestre, et, de
l'autre, celles qui engendrent un processus de balkanisations et de
destructions ? (EM EEP 2003,
ch. I, p. 44)
L’Histoire arrive à son épuisement... parce que tout est à réinventer
pour sauver l’humanité du risque d’anéantissement et parce que les conditions
sont désormais créées pour
envisager le dépassement des pouvoirs absolus des États dans une formule
confédérative où émergerait une société-monde. (EM Éth 2004 = LaM II 2008, p. 2396).
Il ne suffit pas d’indiquer le besoin. Il faut qu’il soit possible de
répondre à son appel... Mais il faut bien distinguer vraie et fausse
impossibilité. La vraie découle de nos limites. La fausse découle du Tabou et
de la Résignation. (EM LaM I 2008, p. 1196-1197)
Nous sommes sommés
d'entreprendre un gigantesque effort de repensée qui puisse intégrer les
innombrables connaissances, dispersées et compartimentées, pour considérer
notre situation et notre devenir dans notre univers, sur notre planète, dans la
biosphère, dans notre histoire... Tâche énorme mais indispensable, tout est à
penser, tout est à repenser, tout est à refonder, tout est à réformer... (EM MG 2013, p. 11, 12).
...nous sommes dans une
aventure commune à toute l'humanité et <l'issue> de cette aventure est
inconnue (EM PCM 2010, p. 93)
Les tâches
L'humanité est en rodage. Y
a-t-il possibilité de refouler la barbarie et vraiment civiliser les
humains ? — Pourra-t-on poursuivre l'hominisation en humanisation ? —
Sera-t-il possible de sauver l'humanité et l'accomplissant ? — Rien n'est
assuré, y compris le pire. (EM LaM
II 2008, p. 2208).
Ce trajet [celui qui a abouti
à La Méthode] implique aussi le
dessein de comprendre la condition humaine, facteur décisif en ce qui concerne
les conditions de possibilités nécessaires pour sortir de la barbarie
planétaire. (EM et al. EEP 2003,
ch. I p. 37 n. 10).
...il y a la mission
nouvelle, grandiose et terrifiante : endosser la multidimensionnalité des
réalités anthropo-sociales et assurer le destin historique de l'humanité. (EM PCM 2010, p. 90)
...chercher la voie
susceptible de sauver l'humanité des désastres qui la menacent (EM La Voie 2011 p. 15)
Aujourd'hui, la cause est
sans équivoque, sublime : il s'agit de sauver l'humanité. (EM MG 2013, p. 327)
Alerte donc! Il est temps de
sortir du somnambulisme. La situation exige une résistance qui préparerait une
renaissance. Une régénération de la pensée, et singulièrement de la pensée
politique, pourrait préparer un futur (EM MG 2013, p. 23)
Les refondations
nécessaires
Cf. EM PCM 2010 Les refondations 94-105 (La réforme de pensée
95, la refondation
anthropologico-politique 96, la refondation anthropo-planétaire 100,
l'anthropolitique 104)
Les finalités
Voici donc les
finalités :
• sauver la
planète menacée par notre développement technique/économique et notre
sous-développement moral et mental ;
• réguler
et contrôler les processus déchaînés ;
• repenser,
reformuler en termes adéquats le développement humain — et ici en respectant et
en intégrant l'apport des cultures autres que la culture occidentale. Le
développement qui ne s'inscrit pas dans la sauvegarde de la planète et dans la
poursuite consciente de l'hominisation est insoutenable ;
• repenser,
instaurer, restaurer, régénérer la démocratie. (EM PCM 2010, p. 107-108, cf. 105-109)
Les
moyens et les incertitudes
Les moyens existants. Fausse route ?
...la planète possède
l'infrastructure nécessaire à la création d'une société planétaire grâce au
vertigineux développement des technologies de communication. (EM et al. EEP 2003, ch. III p. 123)
...nous sommes confrontés au
paradoxe du possible-impossible :
il est possible techniquement, aujourd'hui, de nourrir chacun, d'assurer une
vie décente à tous, de réguler l'économie, de trouver des solutions à tous les
problèmes matériels, de confédérer pacifiquement toutes les nations de la terre.
Et pourtant ce réalisme est utopique. Et l'on trouve normal que l'on
détruise les excédents agricoles européens alors que la famine frappe un quart
de l'humanité. (EM PCM 2010, p.
86)
Il ne s'agit nullement de
fournir un programme-catalogue, d'essayer de concevoir un « modèle de
société » (qui ne pourrait qu'être statique dans un monde dynamique),
voire de chercher quelque oxygène dans l'idée d'utopie. (EM MG 2013, p. 23)
[Exact,
si on propose un programme, un modèle, une utopie statiques. En revanche, si le programme, le modèle de société,
l'utopie — qui désignent, somme toute, des aspects de la même chose — sont des
éléments d'une stratégie dynamique,
c'est-à-dire modifiables au fur et à mesure de la progression, et ce
collectivement et démocratiquement, si l'utopie n'est qu'un horizon indiquant la bonne direction, si le modèle est
susceptible de s'adapter aux circonstances, à une conjoncture imprévisible
changeante, alors c'est la seule façon possible d'avancer. EM oppose à cette
fausse route la Voie vers une Métamorphose (infra) et ne remarque pas que cette Voie va dans le même
sens et a elle-même besoin d'une direction. Mieux, elle forme avec la
« fausse route » une boucle récursive parfaite.]
Les grandes difficultés :
écologie de l'action, incertitude éthique
Ici il faut être conscient de
ce que j'appelle « l'écologie de l'action » : une
action échappe de plus en plus à la volonté et aux intentions de son
initiateur, parce qu'elle entre dans les jeux d'inter-rétroactions qui sont
ceux du milieu social ou politique. Les conséquences à long terme d'une action
politique sont totalement imprévisibles.
À cela il faut
associer l'incertitude éthique. Si les moyens vils corrompent les finalités
nobles, il peut arriver que des finalités viles se retournent contre leurs
auteurs en vertu de l'écologie de l'action, comme il peut arriver que de nobles
finalités soient captées comme moyens pour des finalités viles. (EM PCM 2010, p. 98-99)
Les voies multiples
[EM distingue d'une part : la Voie globale de la mondialisation/démondialisation
(voie d'une politique de l'humanité), la Voie européenne, la Voie nationale (MG 2013, p. 16) D'autre part : des voies réformatrices
corrélatives, interactives, interdépendantes en matière de pensée politique, de
pensée tout court, d'éducation, de politique tout court, d'économie,
d'organisation sociale, de vie, d'éthique...(La voie 2011, p. 61). Et en outre : une multiplicité
d'initiatives dispersées, à la base, dans toutes les sociétés civiles (= démocratie
participative), qui convergeraient
pour former la Voie et qu'il faut connaître, recenser, rassembler : réveil
citoyen, universités populaires, recrutement des fonctionnaires compte tenu des
valeurs morales du candidat etc. (La voie. p. 62, + MG 2013, p.
17-18). Pour les détails cf. les deux ouvrages cités, ainsi que Hessel-EM, ChÉ 2011, p. 17-61).]
La bonne Voie
Il nous faut élaborer une
Voie, à la confluence de multiples voies réformatrices, et qui amènera
progressivement la décomposition de la course folle et suicidaire à la
croissance que nos politiques estiment réaliste. Pour cela il faut réapprendre
à apprendre, il faut se rééduquer pour pouvoir éduquer. Ce sont des sine qua
non. [Il s'agit, dans La Voie, le
livre préfacé,] de fournir des éléments pour repenser ainsi que pour montrer la
nécessité et la possibilité de changer de voie. (EM MG 2013, p. 23)
[Ce
qui suppose qu'on sait où doit conduire cette Voie et qu'on a prévu des
alternatives pour le cas où des circonstances imprévues nous feraient dévier de
la bonne direction ou exigeraient au contraire qu'on en change. Bref, pour
emprunter la bonne voie il faut disposer d'une feuille de route à voies
multiples, « antagonistes » mais complémentaires, indiquant une
direction générale sine qua non, mais proposant des itinéraires de toute sorte
(notamment la « décomposition de la course à la croissance »).]
[...] La Voie ainsi formée
conduirait à une nouvelle métamorphose de l'humanité : l'accession à une
société monde d'un type absolument nouveau. (EM MG 2013 p. 23,)
[Cette
société-monde est justement l'utopie dont il convient d'esquisser les contours
dynamiques, en les corrigeant et précisant au fur et à mesure de la marche. La
métamorphose ne se fera pas spontanément...]
Le grand moyen : instaurer une conscience planétaire
Cf. EM LaM II 2008 p. 1411 La préhistoire de l'esprit humain (« La conscience,
l'intelligence, la pensée de ce qui se passe dans notre vie, dans la société,
dans l'histoire, dans le monde arrivent toujours très tard » p. 1412.)
Ici: EM-Kern TP (1993) 68 ss.
La conscience planétaire serait « une réforme de pensée qui nous
permett<rait> de concevoir toutes choses dans leur contexte et dans le
tout planétaire, une définition de nos finalités terrestres. Il n’y a plus de
salut garanti mais on peut énoncer un évangile de la perdition... »
(EM-Kern TP 1993, p. 4 de la couverture)
La conscience planétaire doit lier de façon inséparable l'unité
et la diversité humaines. L'unité est le trésor de la diversité humaine, la
diversité est le trésor de l'unité humaine. Elle doit reconnaître le droit des
peuples et le droit des minorités. (EM MG 2013, p. 17)
[EM reconnaît l'existence d'un certain nombre d'ébauches
de conscience planétaire, ayant un rapport avec : 1. la persistance d'une menace
nucléaire globale, 2. la formation d'une conscience écologique planétaire, 3.
l'entrée au monde du tiers monde, 4. le développement de la mondialisation
civilisationnelle, 5. le développement de la mondialisation culturelle, 6. la
formation d'un folklore planétaire, 7. la télé-participation planétaire, 8. la
Terre vue de la Terre. Mais ne peut finalement pas retenir des remarques
désabusées à leur sujet. (EM-Kern TP 1993, p. 34-43)]
Le pari, la stratégie et la reliance contre l'écologie de l'action
L'anthropolitique doit donc s'édifier sur la refondation anthropologique et
sur une pensée planétaire laquelle doit partir d'un diagnotic tetralogique.
Nous sommes à la fois
•
dans l'aventure inconnue,
•
dans la préhistoire de l'esprit humain,
•
dans l'âge de fer planétaire
•
dans l'agonie planétaire.
En situation d'incertitude et de complexité, le pari doit se substituer
à l'évidence, et la stratégie — détermination en vue de la finalité d'une conduite qui
peut se modifier selon les aléas rencontrés et les informations acquises — doit
se substituer au programme — séquences d'actes fixé a priori et non modifiables.
Le pari et la stratégie ont vitalement besoin d'un
plein exercice de la pensée rationnelle et, en même temps, d'un élan passionné
pour les grandes finalités [...], d'une religion de la reliance. Seule une foi
renouvelée — foi qui comporte le doute quant à ses possibilités de réaliser ses
fins —, elle-même se nourrissant d'une grande espérance, peut donner de l'âme
et de la volonté au grand pari fraternitaire dans et pour l'aventure inconnue.
(EM PCM 2010, p. 104)
Les principes d'espérance
ou raisons d'espérer
Six « principes
d'espérance dans la désespérance » : 1. Le principe vital (« le vivre
fait l'espérance qui fait vivre ») ; 2. Le principe de l'inconcevable
(les grandes transformations sont impensables, imprévisibles) ; 3. Le
principe de l'improbable (les revirements heureux sont improbables a priori) ; 4. Le principe de la taupe (les galeries
souterraines du salut sont invisibles) ; 5. Le principe du sauvetage (« Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve »
Hölderlin ; 6. un principe anthropologique découlant du
sous-emploi des potentialités du cerveau humain. (EM-Kern TP 1993, p. 216-217)
Cinq principes d'espérance.
1. Le surgissement de l'improbable... [exemples: Athènes tenant tête aux Perses ; congélation de l'armée allemande devant Moscou en
1941, contre-offensive de Joukov, Pearl-Harbor] 2. Les vertus génératrices/créatrices inhérentes à
l'humanité... [aptitudes totipotentes des cellules souches à l'état dormant ou
inhibé] 3. Les vertus de la
crise... 4. ...les vertus du
péril... [Hölderlin] 5.
L'aspiration (multi)millénaire de l'humanité à l'harmonie (EM MG 2013, p. 325-327, cf. La Voie 499-501)
La métamorphose [cf. supra La bonne Voie]
Quand un système est
incapable de traiter ses problèmes vitaux, il se dégrade, se désintègre, ou
bien se révèle capable de susciter un méta-système à même de traiter ses
problèmes : il se métamorphose.
[...] Le probable est la désintégration. — L'improbable mais possible est la métamorphose. Exemples :
chenille-chrysalide-papillon ; apparition des villes, États, classes,
arts, empires etc., initiatives/innovations qui ont révolutionné le monde
(Sakyamuni le Bouddha, Jésus, Paul de Tarse, Mahomet ; Christophe Colomb,
Galilée, Bacon, Descartes)... (EM MG
2013, p. 321-322, cf. 322-325 ≈ La Voie 2011, p. 47, cf. 48-57)
Notre système planétaire est
condamné à la mort ou à la métamorphose. Cette métamorphose ne peut advenir qu'au terme
de multiples processus réformateurs-transformateurs qui se conjoindraient comme
les rivières confluent pour former un fleuve puissant. Alors notre époque de
changements serait le prélude d'un vrai changement d'époque. (Hessel-EM ChÉ, 2011, p. 11)
Il ne suffit plus de
dénoncer. Il nous faut désormais énoncer. — Il ne suffit pas de rappeler
l'urgence. Il faut aussi savoir commencer par définir les voies susceptibles de
conduire à la Voie. Le message qui indique la Voie est en cours d'élaboration
[...]. — L'origine est devant nous, disait Heidegger. La Metamorphose serait
bel et bien une nouvelle origine. (EM MG 2013, p. 325 ≈ La Voie
2011, p. 57)
[Il
est certes utile, mais insuffisant d'énoncer, répertorier et encourager les
multiples voies, initiatives et processus spontanés susceptibles de se
conjoindre et de frayer la Voie vers la Métamorphose. Il faut encore agir. Et
avant tout, déterminer les azimuts, objectifs, finalités de cette Voie,
identifier les obstacles et les adversaires auxquels, immancablement, elle se
heurtera, élaborer une stratégie contre les embûches de l'écologie de l'action
et tenir le pari d'une action en connaissance de cause maximale. Aucune de ces
voies, initiatives et activités ne saurait faire, dès aujourd'hui, l'économie
d'une campagne résolue de planétarisation de la conscience de l'humanité —campagne lancée dès 1948 par le
premier citoyen du monde Garry Davis (1921-2013) [de 19 jours le cadet d'E.
M. !] mais qui, hélas ! n'a pas encore abouti.]
(à compléter)